Effroyables jardins

Auteur : Michel Quint

Editeur : Joëlle Losfeld

Collection : Arcanes

Date d'édition : 2000

Présentation de l'éditeur :

"Certains témoins mentionnent qu'aux derniers jours du procès de Maurice Papon, la police a empêché un clown de rentrer dans la salle d'audience. Il semble que ce même jour, il ait attendu la sortie de l'accusé et l'ait simplement considéré à distance sans chercher à lui adresser la parole. L'ancien secrétaire général de la préfecture a peut-être remarqué ce clown mais rien n'est moins sûr. Par la suite l'homme est revenu régulièrement sans son déguisement à la fin des audiences et aux plaidoiries. A chaque fois il posait sur ses genoux une mallette dont il caressait le cuir tout éraflé."

Mon avis :

    Ce très court roman se lit vraiment très rapidement. Il traite de l'impact psychologique de la seconde guerre mondiale sur ceux qui l'ont vécu et la réaction de leur descendance.
    Le narrateur (un adolescent a priori) ne supporte plus le fait que son père, André, se déguise en auguste, clown triste au visage fardé de blanc. Il tend à haïr le comportement de son père : faire le clown gratuitement pour les autres au lieu de passer du temps avec lui, sa soeur et sa mère. Ce n'est que très tard que son oncle, Gaston, lui révèle le pourquoi de cette passion pour le clown blanc.
    Tout celà remonte à la seconde guerre mondiale où un "clown" allemand a permis à Gaston et André de survivre dans un moment terrible et difficile.
    Dans ce roman, il y a deux voix : celle du narrateur, jeune garçon qui découvrira le secret que cachait son père ; celle de Gaston, l'oncle qui raconte les évènements qui ont incités André à se grimer régulièrement en clown. Pour faire la différence, l'auteur a utilisé deux styles d'écriture différents : style correct pour le jeune homme, texte bien écrit ; langage parlé, très imagé pour le récit de Gaston.
    Il y a énormément de tension dans cette histoire. Et la présence des "clowns" n'allège ce récit qu'à sa toute fin, une fois tous les événements révélés.
    Par moments dur, ce récit est rempli d'espoir. Il montre que l'on peut survivre à certaines épreuves extrèmement difficiles.